Endeavour lance la traque de l’antimatière

Endeavour au décollage de son pas de tir du KSC pour sa dernière mission. Crédit NASA TV.

Départ réussi pour Endeavour, qui achemine vers l'ISS le détecteur d'antimatière AMS-02 susceptible de révolutionner notre connaissance de l'Univers. La navette s'est élancée avec succès du centre spatial Kennedy, en Floride, ce lundi 16 mai 2011, à 14h56 (heure de Paris). Ce 25e et ultime vol d'Endeavour doit durer 16 jours.

Une navette pour achever l'ISS
Prévu initialement le 29 avril 2011, le décollage de la mission STS-134 avait été repoussé. En cause : un problème sur le système de chauffage des conduites de carburant de la navette.

Ce vol est le dernier affecté à la construction de la station spatiale internationale (ISS), avec les dernières sorties dans l'espace d'un équipage de navette. Atlantis, cet été, ne fera qu'approvisionner l'ISS.

Première recherche d'antimatière dans l'espace
Dans les soutes d'Endeavour, l'AMS-02 (Alpha Magnetic Spectrometer). Ce véritable laboratoire cosmique fonctionnera en autonomie pendant 10 ans grâce aux panneaux solaires de l'ISS.

Ce projet sophistiqué de près 2 milliards de dollars a impliqué 600 scientifiques de 16 pays. Autant dire que son installation à l'extérieur de l'ISS au quatrième jour de la mission, le 20mai 2011, sera suivie avec attention. L'animation ci-dessous en détaille la manœuvre :

Retrouver la moitié disparue de l'Univers
Affranchie du filtre de l'atmosphère, l'AMS va établir une cartographie des particules cosmiques qui bombardent notre planète. Avec un espoir : percer le mystère de l'antimatière originelle, ces particules de charge opposée qui semblent avoir quasiment disparu de l'Univers après le big bang.

Le cœur de l'AMS est un gros aimant cylindrique, percé d'un trou permettant de trier les particules en fonction de leur charge. La récolte sera traitée grâce à une électronique de bord aussi importante que celle de l'ISS !

Premières données immédiates
Sitôt installé, l'AMS sera mis sous tension et les premiers flots de données arriveront sur Terre. Elles seront d'abord traitées à Houston, puis dans un centre dédié au Cern en Europe, mi-juin. Même si l'antimatière originelle est débusquée rapidement, le prix Nobel de physique Samuel Ting, concepteur et défenseur du projet, a averti qu'il n'y aurait aucune précipitation pour communiquer un éventuel Eurêka.

Pour en savoir plus, lisez le numéro d'août 2010 de Ciel & Espace, consacré à la chasse aux antimondes et écoutez ce podcast de Ciel & Espace Radio sur AMS-02, avec la physicienne Sylvie Rosier Lees.

Revivez le décollage d'Endeavour sur cette vidéo de la Nasa :

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