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mercredi, 09 février 2011

L’exigüité de Genève : mythe fondateur de la pénurie de logements

Voilà plusieurs semaines que quelques voix publiques genevoises font appel au mythe de l’exigüité des frontières Genevoises pour tenter en vain de justifier l’absence de constructions de logements qui oblige la jeunesse genevoise à s’exiler dans le Genevois français.

L’exigüité des frontières cantonales est un mythe fondateur à la source de la pénurie de logement. Ce mythe fondateur a été repris à son compte par le nouvel architecte cantonal, Francesco Della Casa, qui en acceptant cette hypothèse fausse compromet déjà ses chances de succès.

Selon ce mythe, il serait normal que Genève ne construise pas car elle « n’aurait pas la place » dans ses frontières étroites. Rappelons aux tenants de ce mythe que seulement 13% du territoire cantonal est urbanisé soit exactement la surface qu’occupe le petit bout de lac situe dans le canton de Genève !

Mais surtout près de la moitié de ces rares surfaces urbanisées est utilisée pour de l’habitat individuel qui ne loge qu’un habitant sur 10. Si l’espace urbanisable était aussi rare qu’on le prétend pourquoi le gaspiller de manière si éhontée ?

Enfin, la moitié des chambres à Genève sont vide chaque nuit. La pénurie et la spéculation empêchent la mobilité dans les logements qui pourraient permettre à chacun d’occuper un logement qui correspond à ses besoins. Résultat le tiers des logements sont sous occupés.

Genève est effectivement un petit canton… mais qui a pléthore d’espaces urbanisables et qui gâche abondamment le peu d’espace urbanisé. Ce mythe fondateur n’est certainement pas une justification recevable de la politique restrictive du logement qui oblige chaque année la moitié d’une classe d’âge genevoise à émigrer dans le Genevois français pour devenir des automobilistes supplémentaires.

Genève est effectivement un petit canton mais qui dispose de tous les espaces nécessaires pour construire des logements pour ses habitants.

Commentaires

Absolument et totalement vrai.

Il y a malheureusement une Alliance Sacrée, qui unit tout l'échiquier politique du canton de son extrême droite à son extrême gauche, pour perpétuer ce mythe qui arrange (presque) tout le monde et qui surtout ...permet d'être systématiquement réélu.

En effet quoi de plus rassurant pour les administrés, majoritairement bien logés, que de savoir que rien ne viendra leur boucher la vue...même lorsque cette vue profite d'une campagne qui s'est glissée, à Genève (comme vous l'avez dit une fois si je me souviens bien) entre la ville et sa banlieue ;-)

Toucher à ce mythe, à Genève, relève du Tabou Absolu...je suis personnellement très heureux de voir ce Tabou pour une fois ébranlé par un texte aussi précis que pertinent, et que je m'efforcerai de diffuser.

Écrit par : Alexandre Ioan Romoscanu | mercredi, 09 février 2011

Vous appuyez toute votre démonstration sur des chiffres. Pourriez-vous ici citer les références et sources précises de vos chiffres?

Écrit par : Antoine Orsini | jeudi, 10 février 2011

@Antoine (Orsini)

Cher Antoine.

Attendons les références, soit.

Mais en attendant, soyons de bonne foi: contestes-tu le fait que le canton regorge de zones urbanisables mais intentionnellement non-urbanisées ou, pour les appeler par leur nom, de champs en pleine ville? Nous pouvons faire un tour à Pinchat si tu veux, ou Anières, ou Puplinge, ou Satigny, ou où tu veux. Que ce soient 13% ou 11% ou 18% de territoire urbanisé...cela ne change absolument rien à l'argumentation, juste et pertinente, d'Antoine Vieillard.

Soyons de bonne foi, une fois pour toutes...GE ne veut pas construire, GE veut préserver ses champs en pleine ville, et surtout GE se base sur le voisinage français, et son cadre juridique différent du nôtre qui permet une urbanisation, avec les problèmes de mobilité qui en découlent.

Nous avons, en Suisse, de la place pour construire. Nous ne voulons juste pas le faire, ou alors exclusivement "en Ville", où cela ne sera jamais fait, vu le nombre d'opposants par m2. Nous perpétuons tous le mythe de l'exigüité du canton, car cela nous arrange tous (ou presque).

Écrit par : Alexandre Ioan Romoscanu | jeudi, 10 février 2011

@Antoine Orsini :

Le 13% est tiré d'un document de travail du projet d'agglomération :
http://www.projet-agglo.org/upload/wysiwyg/File/v2/5_Documentation-media/6_Participation/Seminaire-17sept2010/Seminaire_17sept2010_introduction-tables-rondes.pdf

13% de surfaces urbanisées
13% de surfaces aquatiques
33% de surfaces agricoles
41% de surfaces forestières

Pour ce qui est de la part dévolue aux villas les chiffres ont été abondament cités durant toutes les campagnes électorales.

Pour ce qui est de la sous occupation des logements j'ai tiré cela des chiffres de l'OCSTAT en faisant le rapport entre le nombre de chambres dans les logements à Genève, le nombre d'habitants (et en ne comptant qu'une chambre par couple... et une chambre pour tous les autres... ce qui est déjà excessif lorsqu'on constate que les enfants Genevois n'ont depuis bien longtemps plus le luxe d'avoir une chambre à eux... et que beaucoup de parents doivent dormir dans leur salon !).

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | vendredi, 11 février 2011

@Antoine Vielliard

Pour être complet et fair-play, je me permets quand même de rappeler la réalité suivante, partie intégrante de du problème du logement à Genève.

Oui, Genève attire des compagnies étrangères, ce qui à son tour favorise la demande de logement, et dans ces temps de pénurie (entretenue, je vous l'accorde), la crise.

Il n'en reste pas moins que si lesdites compagnies étrangères choisissent de s'installer à Genève, et non pas de l'autre côté de la frontière, c'est aussi à cause de l'incapacité (ou de la non-volonté) de la France d'améliorer ses conditions-cadres économiques, et par là son attractivité. La réalité est que de la multinationale à la start-up, aucune compagnie ne choisit de s'installer de l'autre côté de la frontière. Et ceci ne relève bien entendu pas du hasard.

La fin de la fiscalité confiscatoire et d'un droit du travail dissuasif semblent relever, en France, du même tabou que la construction de logements côté Suisse. A l'instar de la crise du logement en Suisse, on peut se demander quelle crise économique sera suffisemment forte pour ébranler ces tabous côté français.

A.I.R.

Écrit par : Alexandre Ioan Romoscanu | vendredi, 11 février 2011

Bonjour Alexandre,

La réalité est un peu différente : le Genevois français crée énormément d'emplois : +30% d'emplois entre 1999 et 2007.. un chiffre à comparer aux +16% d'emplois locaux créés à Genève par les entreprises locales genevoise de 1975 à 2009 !!! Le Genevois français a donc créé 2 fois plus d'emplois locaux que Genève en trois fois moins de temps !!!

Si le Genevois français créé tant d'emploi c'est que le coût de la main d'oeuvre y est plus faible qu'à Genève (malgré les charges sociales hallucinantes que nous subissons) et grâce aussi au coût du foncier qui est significativement plus faible. Je connais les poncifs sur les carcans français mais ils ne représentent pas la réalité puisque la France reste l'un des premiers pays d'accueil des investisseurs dans le monde.

Les emplois supplémentaires de Genève sont aux deux tiers des emplois de multinationales. Ce ne sont pas des emplois créés à Genève, mais des emplois importés de l'Union grâce à une offre imbattable : la gratuité quasi totale des infrastructures, des services publics, de la formation de la main d'oeuvre et de la sécurité. Une gratuité qui se paiera cher pour le canton lorsqu'il faudra payer la facture des infrastructures. D'autant que ces emplois importés sont sans effets sur le taux de chômage.

Personnellement, je ne souhaite pas que mon pays exonère d'impôts les multinationales... surtout si cela pourrait faire venir en masse des expatriés qui aggraverait les problèmes de circulation et de logements. Et je n'éprouverai aucune fierté à voler des emplois créés en Italie ou en Allemagne par des conditions fiscales dérogatoires qui ne seraient pas offerte aux entreprises françaises.

Amicalement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | vendredi, 11 février 2011

Merci pour votre réponse.

Je lis cependant: que l'argument comporte "+16% d'emplois *locaux* créés à Genève par les entreprises locales genevoise de 1975 à 2009[...]".

D'abord, entre 1975 et 2009, les choses ont bien évolué. Les deux côtés de la frontière ont vu leur fiscalité évoluer vers le confiscatoire, avec cependant un avantage à la France sur ce plan.

Ensuite, et surtout, pourquoi distinguer les emplois "locaux" des autres, aussi longtemps que ces emplois débouchent aussi sur des une embauches locale, ou simplement renfouent, par le biais de la fiscalité, les caisses de l'Etat, l'aidant ainsi dans sa mission sociale?

Au delà de la fiscalité, le droit du travail, qui relève encore plus de l'idéologie, semble apparemement en faire préférer plus d'un (investisseur) le côté suisse de la frontière. Avec les conséquences que l'on observe (assez positives pour la Suisse, logements et mobilité exceptés).

Je ne veux cependant pas trop m'éloigner du sujet initial: L’exigüité de Genève est *le* mythe fondateur de la pénurie de logements, et à ce titre, clairement, une bien triste imposture.

Écrit par : Alexandre Ioan Romoscanu | dimanche, 13 février 2011

Bonjour,

Il se trouve que l'emploi local et l'emploi dans les multinationales n'a pas du tout le même intérêt général :
1) les uns recrutent localement et contribuent à faire baisser le taux de chômage alors que les autres recrutent à l'international et n'ont donc aucun effet sur le chômage : à Genève il se trouve que la courbe du nombre de chômeurs est strictement parallèle à la courbe du nombre des emplois. Cela prouve que l'importation d'emplois et d'employés est sans effet sur le chômage et ses conséquences sociales, sécuritaires et budgétaires.
2) les multinationales ne renflouent en rien les caisses de l'Etat : elles ne paient quasiment pas d'impôts. Les élus qui défendent cette politique absurde prétendent que les recettes générées par l'impôt sur le revenu seraient importantes et supérieures aux coûts. Ils ignorent souvent les exonérations pour "frais de représentation" qui sont accordées aux expatriés. On m'a cité le cas d'un expatrié qui a une éxonération sur 300 000 CHF de revenus pour "frais de représentation" !!!! Des dérogations accordées au cas par cas par l'administration cantonale sans aucun contrôle démocratique.. autre que celui des représentants dans l'administration du lobby immobilier qui compose le parlement cantonal. Mais SURTOUT, et c'est la le point principal, ces rentrées fiscales s'avéreront dérisoires le jour où Genève se décidera a financer les infrastructures rendues nécessaires par les arrivées massives d'expatriés et de cadres de multinationales : écoles, ponts, routes, tunnels, extension d'hôpitaux, crèches... des infrastructures qui sont listées dans le projet d'agglomération et qui se chiffre en dizaine de milliards de francs suisse...

Notre droit du travail est effectivement lourd, indigeste, innefficace. Il doit être simplifié et rééquilibré c'est une évidence. Cependant, je me permets de souligner que si le droit du travail suisse est dans l'intérêt de l'employeur, le droit du travail français est lui dans l'intérêt de l'employé : dans certains secteurs où le recrutement est difficile -et ces secteurs commencent à devenir nombreux dans notre région- le droit du travail français commence à devenir au contraire un argument de recrutement pour les employeurs.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | mardi, 15 février 2011

Bonjour!

En qq mots, brièvement:

Point 1:

C'est fort possible, mais dans les catégores d'emploi non hautement qualifiées, l'embauche continue d'être très locale. Avec, en plus, un net à avantage, souvent, à la France; en tout cas dans les cas que de connais directement. Comprendre que la majorité des embauches a concerné des opérateurs français, ce qui allège considérablement le chômage de ce côté-là de la frontière. Choix fiscal suisse dont la France bénéficie donc directement, au grand dam des candidats suisses.

Point 2:

Je ne connais pas la fiscalité é la quelle sont soumises les multinationales et ne peux donc raisonnablement me prononcer sur ce sujet. Il me semble cependant que les employés, diplomates mis à part (et on ne m'attrappera pas défendre le statut de ces derniers), paient bien des impôts, relativement conséquents en Suisse aussi. Un ingénieur ou un CFO expatrié ne représente personne et ne déduit rien du tout pou rfrais de "représentation"...il paie ses impôts à la source...en tout cas c'est le cas de ceux que je connais. Ils sont accessoirement heureux de payer un poil moins que dans leur pays d'origine, notamment si ce dernier est la Frane, l'Allemagne, ou l'Italie.

Écrit par : Alexandre Ioan Romoscanu | dimanche, 20 février 2011

Bonjour,

Dans un siège européen de multinational il y a essentiellement des emplois de niveau international, essentiellement des emplois de cadres. Même les emplois qui ne sont pas des emplois de cadre exiges des compétences en langues notamment mais pas seulement qui impose de faire venir des personnes de toute la Suisse ou d'autres pays de l'Union. Ces personnes profondément respectables, par leur venue, contribuent malgré elles à aggraver les problèmes de logements et de mobilité.

Les employés des multinationales paient effectivement des impôts. Il se trouve que les services fiscaux de l'Etat leur donne des frais de représentation dans les grandes largeurs. On m'a cité le cas d'un trader dont les frais de "représentation" s'élèvent à plus de 300 000 CHF ! A croire qu'il a besoin de s'acheter une maison pour ses "frais de représentation". Dans mon cas personnel, mes frais de "représentation" s'élèvent à 10 000 CHF pour 2010 ! Et ce ne sont pas les 3 jeans que j'utilise pour aller au travail qui justifient celà. Il y a aussi des abus éthiques sur la fiscalité des personnes qui travaillent dans les multinationales.

Mais sur le fond vous avez raison, les personnes qui travaillent dans les multinationales génèrent des recettes fiscales au travers de l'impôt sur le revenu. Ces recettes cependant son sans commune mesure avec les dizaine de milliards d'infrastructures rendues nécessaires par une croissance démographique hors de contrôle : le CEVA a lui tout seul coutera plus d'un milliards de CHF ! Il faut y ajouter des extension de l'hôpital, des ponts, des tunnels, d'autres lignes de RER, des crèches, des écoles, des salles de sport, des salles de spectable..etc..etc...

Les revenus sont certes immédiats.. alors que la facture des investissements n'est pas encore arrivée. C'est la raison pour laquelle beaucoup de gens croient que ce mode de développement génère des excédents fiscaux pour le canton !

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | dimanche, 20 février 2011

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