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Floyd Landis avoue s'être dopé et accuse le cyclisme américain

Le vainqueur du Tour de France 2006, déchu de son titre après un contrôle positif, dénonce notamment son ancien coéquipier Lance Armstrong.

Le Monde avec Reuters

Publié le 20 mai 2010 à 11h00, modifié le 20 mai 2010 à 12h02

Temps de Lecture 3 min.

Floyd Landis, le 28 juillet 2006.

"Je veux soulager ma conscience. Je ne veux plus faire partie de ce problème." Dans un entretien accordé au site ESPN.com, le cycliste américain Floyd Landis a reconnu jeudi s'être dopé de façon systématique au cours de sa carrière. Vainqueur du Tour de France 2006, l'Américain avait ensuite été déchu de son titre après un contrôle positif à la testostérone. Des faits de dopage que Landis avait toujours niés farouchement en organisant une véritable croisade pour contester ce verdict, y laissant sa fortune, son mariage, et sa carrière.

Selon ESPN.com, Landis "a détaillé son usage intensif du dopage, avec une utilisation régulière d'EPO, de testostérone, d'hormones de croissance et de fréquentes transfusions sanguines, associées à des hormones féminines et une tentative avec de l'insuline, pendant les années lors desquelles il a fait partie des équipes US Postal Service (2001-2004) et Phonak (2005-2006)." Le délai de prescription des faits étant de huit ans selon les règlements de l'Agence mondiale antidopage, il dit avoir préféré s'exprimer avant que celle-ci ne soit effective. "Si je ne dis pas les choses maintenant, cela ne servira à rien de les dire", a-t-il expliqué. ESPN.com écrit également que le coureur, âgé aujourd'hui de 34 ans, avait dépensé jusqu'à 90 000 dollars par an pour des produits dopants et les services de consultants qui l'aidaient à mettre au point un régime d'entraînement.

Mais au-delà de la démarche personnelle d'un cycliste qui n'a plus grand-chose à perdre, Landis a également précisé qu'il comptait coopérer avec les agences de lutte contre le dopage. "Landis a confirmé qu'il avait envoyé des courriers électroniques aux officiels du cyclisme et de la lutte anti-dopage lors des dernières semaines, en révélant l'implication de douzaines d'autres athlètes, de directeurs d'équipe et de propriétaires d'équipe" raconte le site américain. Selon le Wall Street Journal, les accusations contenues dans ces courriers électroniques visent principalement des cyclistes américains, et notamment le plus illustre d'entre eux, Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France. Le quotidien américain précise que "M. Armstrong n'a pas répondu aux sollicitations pour obtenir une réaction à ces courriers électroniques. M. Armstrong a fait face durant sa carrière à plusieurs accusations de dopage, qu'il a toujours niées. Il n'a jamais été condamné."

ARMSTRONG, LE GRAND FRÈRE

Le Wall Street Journal a eu accès à trois de ces courriers, et cite notamment celui daté du 30 avril et adressé à Stephen Johnson, président de USA Cycling. "M. Landis dit que l'entraîneur de M. Armstrong, Johan Bruyneel, a familiarisé M. Landis avec l'utilisation des stéroïdes, du dopage sanguin et des hormones de croissance en 2002 et 2003, lors de ses deux premières années dans l'équipe US Postal." Floyd Landis précise également le rôle supposé joué par Lance Armstrong dans ce système. "Lui (Armstrong) et moi avons eu de longues discussions sur le sujet lors de nos entraînements, pendant lesquels il m'a aussi expliqué les évolutions des techniques de détection de l'EPO et pourquoi les transfusions (sanguines) étaient devenues nécessaires à cause des nouveaux tests", écrit Floyd Landis dans ce courrier. D'autres cyclistes américains de premier plan, comme Levi Leipheimer ou Dave Zabriskie, sont également cités par Landis, qui a admis ne pas disposer de preuves matérielles pour confirmer son témoignage.

Le cycliste d'origine suisse a toutefois proposé aux agences contactées de consulter son journal, qu'il a tenu lors de sa carrière professionnelle, afin d'y consulter en détail le modus operandi du dopage dans le cyclisme, et notamment de comprendre comment les cyclistes parviennent à contourner les contrôles. Toujours selon le Wall Street Journal, Floyd Landis explique dans ses courriers électroniques que la lutte anti-dopage est selon lui une "mascarade".

Jusqu'alors, Landis s'était farouchement défendu des accusations de dopage pendant le Tour 2006. Il avait porté l'affaire devant le Tribunal arbitral du sports (TAS), invoquant une erreur du laboratoire de Châtenay-Malabry lors de l'analyse de ses échantillons. En février, un juge français avait lancé un mandat d'arrêt contre Landis, soupçonné d'avoir tenté de pirater le système informatique du laboratoire. Pierre Bordry, le président de l'Agence française anti-dopage, avait expliqué à Reuters que le juge Thomas Cassuto croyait que l'ancien coureur tentait ainsi d'étayer ses accusations quant aux erreurs commises par le laboratoire.

Le Monde avec Reuters

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