|
WINELANDS OPEN 2009, AFRIQUE du SUD et LE CAP
(PORTERVILLE,13th-20th december)
Mes derniers vols avant très-très longtemps... |
|
Pour un visu pleine page, toutes les images sont cliquables et zoomables.
|
Un
pays où 20 ans se sont écoulés depuis la libération de Mandela, et où 15 ans se
sont écoulés depuis les 1ères élections "libres". Depuis lors,
certaines plaies se sont refermées, bien des plaies sont restées ouvertes, et de nouvelles séquelles sont apparues.
Il ne faut pas trop rêver. Bien des gens ont été déçus par l'ANC, progressivement muée en une
sorte de machine genre parti unique, minée par la corruption et par la défense
des intérêts des seules élites blacks.
Ce en dépit
des performances économiques affichées officiellement (ce ne sont que des "moyennes"). L'Afrique
du Sud est un pays qui tourne à deux vitesses, ce qui, certes, n'est pas très
"original". Pour dire : il y a
même 10% des blancs qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. L’apartheid
purement racial s’est en fait mué en apartheid économique et social. Les pauvres
deviennent plus pauvres, et les riches deviennent plus riches. Même s'il reste
que le taux de chômage est de 5% chez les blancs, de 30% chez les blacks et de
80% dans certains townships. Les townships : premières cibles de la criminalité,
parfois des zones de non droit. D'un côté l'Afrique du Sud est la première
puissance économique du continent. C'est même le seul pays africain qui siège au
sein du G20. De l'autre côté un Sud-Aricain sur deux vit avec moins de 2 euros
par jour. Un pays où le manque de charisme et le manque d'imagination des élites
au pouvoirs n'ont plus grand chose à voir avec un certain Nelson Mandela...
|
|
Il n'est
pas sur du tout que la Coupe du Monde de "foutte" change quoi que ce soit pour la
grande majorité de la population, au-delà des leurres, des effets de vitrine, du cirque
médiatique et des effets d'annonce. Sur ce thème très d'actualité, visiter ce
lien sur mon blog ===>
http://minilien.fr/a0la2s
, Par exemple on ne parle pas des 20.000
personnes expulsées de leur township pour la seule construction du nouveau stade
de foot du Cap, lequel recevra les "bleus" de l’équipe de France pour son premier match le 11
juin… En fait tout ce que je dis là, je n'en ai pas vu grand-chose "en live" sur place. Personnellement, je suis resté 20
jours sur place : 10 jours dans le microcosme parapentiste où il n’y a pas un
noir, et 10 jours dans une clinique de blancs pour des patients blancs….
Vol
Paris-Amsterdam puis Amsterdam-Cape Town. Arrivé au Cap, on comprend vite qu'on est en Afrique du Sud mais qu'on n'est pas
vraiment en "Afrique". En tous cas pas celle que je connais. Tout est propret,
moderne, les goudrons et la signalisation sont nickel-chôme, etc. En tous cas là
où je passe, comme à l'aéroport où il n’y a pour ainsi dire que des blancs.
D'une part Cape Town n'est pas tout à fait à l'image de l'Afrique du Sud : il y
a deux fois plus de blancs (19%) que dans l'Afrique du Sus dans son ensemble
(9%), sans parler de la proportion de métis (mot d'ailleurs impropre, il
faudrait dire "mulâtres"),laquelle est de 40% (un chiffre auquel j'ai mal à
croire). D’autre
part Cape Town est très duale, et ça je ne le comprendrais qu'après coup.
|
Lodge Ashanti : bonne pioche, ambiance relax et pas mal de routards étrangers,
surtout européens. Ce matin de vendredi, le vent est soutenu. Puis en fin de
matinée ça finit par se
calmer. Le télécabine de Table Mountain
Lodge Ashanti : bonne pioche, ambiance relax et pas mal de routards étrangers,
surtout européens. Ce matin de vendredi, le vent est soutenu. Puis en fin de
matinée ça finit par se
calmer. Le télécabine de Table Mountain a finalement ouvert. J'en profite pour
monter jeter un œil, mais je n'ose pas prendre la voile. Table Mountain, c'est
l'industrie lourde du "tourisme" local. Ici il n’y a que des blancs.
Mais la vue à 360 degrés est imprenable.
Là-haut ça rentre tantôt NO, tantôt NE, tantôt face, tantôt cul, tout ça m'a
l'air bien pointu. Je ne sais pas si ça serait volable, même si quelques choucas s'amusent côté
NO. De toute façon je ne trouve aucun périmètre décollable. J'avoue que ça reste
un mystère. Faudrait venir avec un local averti. Dans l'après-midi balade à Signal Hill. Quelqu'un en l'air au Lion's Head. En
fait il faut stopper 3 km avant Signal Hill, juste derrière Lion’s Head, et
prendre à pieds un chemin qui prend à gauche en épingle. 20 minutes de marche.
Terrains pentus, repose en haut très pointue. Pose en bord de mer dans un champ
vert entre deux plages. Les deux décos sont très visibles, vus de la plage : deux taches grises
distantes de 400m, l'une SO et l'autre O. Souvent en condition, c'est là
qu'officient les biplaceurs locaux. Ils font très souvent appel aux services de
blacks pour monter leur fourbi. |
|
|
J'en
croise d'ailleurs un qui me dit où se trouve leur déco à Table Mountain
: expo SO, mouchoir de poche très technique situé à droite en arrivant,
environ 300m plus loin que l'arrivée du câble car. Dommage que je n'aie
pas eu l'info deux heures plus tôt...
Conduite à gauche, héritage de la colonisation anglaise : il faut
réapprendre à conduire et ne rien faire par automatisme. Le plus piégeux,
ce sont les carrefours, les embranchements et les bretelles
d'accès. A deux reprises je manque de cartonner. Et ce n'est pas
seulement qu'il faut be-carefuller au volant. Il faut aussi faire gaffe
en traversant à pieds : regarder d'abord à droite. Je manque à deux
reprises de me faire tailler un short.
Récup de Laurent G. à l'aéroport : il a perdu sa voile, elle est sans
doute restée en carafe à Dubaï. Il ne la récupérera que le lendemain.
|
|
Arrivée à Porterville, presque adossée à la chaîne qu'on a longée sur 80
kms en venant du Cap.
Le long du trajet pas mal de vignes, beaucoup de champs de céréales
aussi. Au "Boarding School" il n'y a personne et la porte est close. Cette
nuit je squatte un B & B à proximité de l'un des deux terrains
de rugby de la ville.
|
Samedi 12
10h soleil de plomb. Un peu hard pour nous. Seb Coupy est là en
provenance de La Réunion. Ça fait 3 frenchies en tout. Navette au déco. La
plaine : champs de céréales et d'herbe coupée à perte de vue. Ça semble assez
est tentant. Il est une heure, c'est déjâ fort au déco. Je pars vers le Sud et
je suis vite au taquet face au vent (en réalité c'est de la brise). Au bout
d'une heure 30 à n'avancer qu'à 15 km/h, j'en ai marre et je pars en plaine vers
Porterville, souvent dans du + 2.
Je suis quasi en approche quand grosse pompe me cueille sous le vent de la ville
et me déposé à 1800 m. C'est du +5 linéaire, large et très sain. Un vrai
bonheur, purement jouissif. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas pris un
wagon comme ça. Il faudrait que ce soit tout le temps comme ça, le parapente...
Photos aériennes de la périphérie du gros bourg : les maisons cinguées des
blacks. Photos aériennes des belles baraques du centre- ville : le quartier
blanc.
Pose dans le terrain de rugby de Porterville. Yeah... J'ai atterri dans un
terrain de rugby chez les Springbocks ! It's greeeaaat ! Gros besoins en
hydratation : aujourd'hui ils prévoyaient 35 degrés. |
|
|
Briefing au Porterville Hotel. C'est l'hôtel-restaurant qui fait office de QG
(« HQ ») pour la compète. Très bonne organisation, ambiance très conviviale.
Walter Neser est là. Ça me fait bien plaisir de le revoir. On discute de projets
d biplace au Ghana pour avril 2010, à nouveau sur N'Kawkaw comme en 2006. Il y a
là plusieurs grosses pointures Sud'Af, dont Nevil Hulett, recordman du monde de
distance, et André Rainsford.
Je ne capte pas grand chose au briefing (anglais). Pas grave, on improvisera.
Boarding school. Spartiate mais prix défiant toute concurrence : l'équivalent de
13 euros pour la demi-pension. Gigantesque et vide : ici ce sont les vacances
scolaire. On est sept volatile dans les lieux : Wim, cinq Sud'Afs et ma pomme.
Chacun son dortoir. Ambiance un peu spéciale. Repas du soir à la cantine
scolaire. Bruits de grillons et sauterelles : le soir on se croirait en
Provence ! . Trois litres de tisane au Boarding School, je suis complètement
déshydraté. |
|
Dimanche 13
First task cancelled. Trop de vent de SE. Balade à Langebaan, lagune
située à 120 kms. Haut lieu du kitesurf. Bof.
Sur la compète il y a zéro black d'inscrit. Il parait que l'an dernier, sur
l'All Africa Open il y en avait un : le gazier a du se sentir un peu seul, un
peu dans la posture du... mouton noir !
Dans les hôtels-restaurants pour blancs, même les serveurs sont blancs. Pour
trouver des castros blacks, sauf exception il faut faire l’effort d’aller en
périphérie.
'
Ici aussi c'est bientôt Noel. Les guirlandes et les sapins en plein été, pour
nous c’est une ambiance très « décalée ». Balade dans la périphérie, zone black.
Habitat disparate mais dans
l'ensemble acceptable. Des gamins jouent au foot sur le terrain de rugby. Les
gens semblent se demander ce que je fais là. J’ai l’impression de me prendre
pour Jean Rouch
|
|
|
Lundi 14
Ça s'annonce moins bien que prévu. Le SE devait baisser mais ça rentre
toujours par derrière les crêtes . No good. On n'est pas verni. Task briefing
delayed till 11:30. Puis Task briefing delayed till 12:30... Puis Task cancelled.
J’enrichis mon vocabulaire...,
Ceci dit, vers 4 heures, on est une dizaine à monter à Pampoen Fontein. Les
pistes sont ici du billiard, sur la bèhème ce serait un régal. Le météo a
baissé, la brise a pris la main...
Vol du soir dans du +2/-3. On est quelques-uns à partir vers le Nord. Au bout
d'une douzaine de bornes, je fais demi-tour pour retourner à la bagnole. Mais
j'ai mal estimé la dérive. Je me retrouve avec du Sud dans le pif et je finis
par me tanquer comme un pierre à 8 bornes du "but". Même la tentative consistant
à tenter au large n'est pas la bonne : ça contre encore plus.
Éclairages du soir sympas. Récup deltiste très providentielle : elle seule me
permet de ne pas louper la bouffe au Boarding School.
|
|
Mardi 15
Cette fois on y croit. Tout le monde monte au déco. Oui mais voilà: une fois sur
place, les manches à air restent scotchées côté droit. Il y a du Nord qui
rentre. Le comité de pilotes patiente 2 heures puis jette l'éponge. Nous sommes
maudits. Il parait que c'est rare qu'ici on ne puisse pas voler efficacement 3
jours durant.
Ce n'est qu'à 5h30 qu'on remonte pour un vol du soir. Le Nord est tombé mais la
brise de Sud a pris la main. Quelques kms vers le Nord mais peu de thermique.
Quand il s'agit de revenir à l'atterro, je suis méchamment contré et je me
tanque dans une ferme à 3 km du but. Comité d'accueil : quelques gamins blacks.
Dont un est très bavard. Ils sont scolarisés à Porterville et y vont en bus. La
première question qui m'est posée c'est de savoir si j'ai une femme. Puis
viennent des histoires de serpent jaune croisé il y a peu, manifestement ça l'a
marqué. A part ça histoires de rugby et surtout de soccer et de coupe
du monde. Ça ne fait aucun doute : contre la France c'est l'AfSud qui va gagner.
|
|
|
Retour à pedigus gambus puis lift providentiel par un deltiste
sud- africain. Je réussi à ne pas louper la bouffe au boarding school. C'est un
miracle.
Soirée chez Rob. Il y a Walter. L'endroit est quand même bien sympa. Discussion
avec des suisses présents sur place : il faudra quand même que je me bouge et
que je prenne deux semaines pour aller voler à Fiesh, à Grindenwald, à Verbier
voire à Interlaken.
Mercredi 16
Ce matin il n'y a plus de vent. Ça va forcément être bon. Il y a même quelques
petits cums. Réveillé la tête dans le pâââté, dose matinale de Redbull de
rigueur. Crevaison du bus Tata en montant là-haut. Obligés de changer la roue.
On va prendre du retard. Les brises commencent à se lever. Une manche de 45
bornes est lancée, avec deux passages au large. Je fais juste un point bas en
rentrant de B1. Ils ont mis une première balise avant le start. Comme je suis
pas une flèche, je passe le start au km 12 avec un quart d'heure de retard. Le
point le plus au Sud se trouve dans le Winelands.
Classiquement, on est passé d'une tendance NO en météo à une composante SO due à
la brise. Je finis au goal avec 300m de gaz, en ayant assuré à un train de
sénateur. Panne de batterie sur le MLR, je n'ai pas de glide ratio. Il est 3
heures et en plaine ça monte de tous les côtés. Je laisse faire la voile sans
piloter: elle prend plus de 300m toute seule. Clairement ils pouvaient envoyer
bien plus long. Deux gamins black m'aide à replier. Ils connaissent la musique.
Sur 80 pilotes il y a au moins 40 zèbres au but. Même Walter et sa passagère
m'ont devancé... Un jour, il faudra quand même que j'essaie de faire moins le
touriste avec mon appareil photo et de me concentrer pour avancer un peu plus
vite... Au final 2h45 de vol, Vz max +5/-4, et souvent dans du -3.
Poisson grillé au Boarding School, avec le petit blanc sud-africain que nous a
donné le staf d'organisation. Pas mal, arômes de citron et un peu d'acidité mais
pas trop.
Ce soir on fait Noel au Koppi Coffee. Musique de Noel et petits cadeaux entre
pilotes. Ambiance bon enfant.
|
|
|
Jeudi 17
Ce matin c'est bâché et les crêtes sont dans la crasse. Mais ça ne tarde
pas à se dégager. Montée au déco avec un bon Bron-y-aur-Stomp de Led Zep
dans les oreilles. Au déco c'est bien axé mais ça ronfle pas mal. Ça
promet pas mal de sketches au déco.
Manche de 52 kms vers le Sud. Je fais ma vie dans mon coin avant le
start. Je suis le seul à jouer la crête vers le Sud, sur environ 5
bornes. Vol quasiment dans le nuage. Un peu trop seul mais finalement
c'était pas si débile que ça : je passe le start à 3 minutes près. Je
suis à 800m sol, juste derrière le groupe de tête. Seulement voilà : je
me fais appuyer sur la tête dans du -3 pendant de longues minutes, sans
rien trouver. C'est la guigne. J'ai beau scruter tout ce qui se passe au
sol, rien n'y fait. Pas le moindre nuage de poussière, pas le moindre
tourbillon de brindilles. Je pose comme un fer à repasser un peu avant
Porterville. Une vingtaine de volatiles font à peu près comme moi.
C'est très décevant, pour une fois que j'étais devant... Je reste
persuadé que j'aurais pu me sauver en arrivant 300m plus haut et en me
plaçant sous le vent de la ville... En fait j'ai mal géré mon approche
du start. Il fallait profiter de l'heure offerte pour partir au large et
se placer au vent du start. C'est ce qu'auront fait les pilotes qui
réfléchissent dans leur tête. Au lieu de ça, j'ai du faire une branche
face au vent pour aller au start, Et sans gros thermiques. C'était
suicidaire. Je me prive clairement des 500 m de gaz nécessaires pour se
donner une chance de refaire un plein au-dessus de Porterville ou sous
le vent de la ville. Ça n'est jamais bon de se retrouver seul à faire sa
sauce.
L'autre travers chronique, c'est de s'accrocher au relief sans croire à
la plaine. Si je ne crois pas à la plaine ici à Porterville, alors je
n'y croirais jamais ! Je vois passer plusieurs groupes à environ 600m
au-dessus de Porterville. J'ai tout l'après-midi pour regarder défiler
les cumulus. Aaarghhh... « I landed for the lunch ». |
|
|
Vendredi 18
Aujourd'hui ça envoie vers le Nord. Un vingtaine de kms au-delà de
Citrusdale, dans la vallée voisine située à l'Est, soit un manche de 62
bornes. Vol de merde pour ma pomme. Je pars dans les premiers mais je n'arrive
pas à monter nettement au-dessus des crêtes. Les bulles sont couchées et
teigneuses, je n'arrive pas â enrouler sur plus de deux tours. A force
de croire que ce sera meilleur plus loin je me retrouve à ratasser sous
le vent du start. En plus de ça je me prends la voile sur la tête suite
à une amorce de décro en entrée de thermique. Ça part en vrac, ça abat
fort en oblique et je suis à 60 mètres du relief. J'ai le temps de
penser au secours une fraction de seconde. Après une dernière abattée
côté plaine, ça se remet en vol. Avec une cravate que je n'ai pas trop
de mal à enlever. |
|
|
Finalement je me retanque dans la même ferme qu'il y a 3 jours.
Quand je pose je suis à 5 km/h, le vent dans le pif.
En fait ça n'était pas encore installé. Une demi-heure plus tard c'était
meilleur. Pour une fois je suis parti trop tôt, il fallait attendre et
partir dans les ~30. Ou dit autrement : ils ont lancé la manche un peu
trop tôt. Encore fallait-il le savoir. C'est d'autant plus rageant qu'on
n'avait pas besoin d'une heure pour gérer ce start. Dans la ferme ce
sont les même gamins que l'autre soir qui sont là pour m'accueillir. Je
commence à être connu ! A 13h je vois partir la meute. J'enrage, je suis
dégoùté. Un vol de crotte de 40 minutes à oublier. Je n'aurais même pas
l'occasion de tester l'itinéraire préconisé par Walter ni de visiter la
vallée voisine. Une fois de plus, je me prive d'un beau vol pour n'avoir
pas su être efficace. Et qui plus est d'un vol avec de beaux cums et de
beaux plafs. |
En plus de ça je ne vois aucune récup et il n'y a personne en
radio...
Je reste un moment dans la ferme. Seuls les moutards parlent anglais,
ils ont du l'apprendre à l'école. Je ne comprends pas les adultes. Ils
parlent une langue à eux, un truc genre zoulou. Démo d'iPhone aux gamins
: parties de flipper, photos, vidéos et un Alpha Blondy sur lequel ils
de mettent à se trémousser allègrement. Malgré le vent de tout à
l’heure, je ne vois même par les cums défiler. J'avoue que je ne
comprends rien. J'attends sur la piste depuis 2 minutes quand passent
Rob et son vieux Landrover. C'est la seule bonne pioche de la journée.
Quand je vois qui est au goal et avec quel matos, je suis écœuré.
A 10 heures le soir en centre/ ville c'est un peu couvre-feu, il n'y a
plus grand chose qui bouge. Il faut aller en périphérie, dans le
quartier black. Là je trouve un grand pub, avec la musique qui va bien.
C'est grand comme un terrain de basket, il y a là deux cent personnes,
pas un blanc à part le serveur. La TV braille à fond, ce soir c'est le
soir de James Bond. Quelques personnes jouent au billard, il y a deux
tables. La bière ne se vend qu'au litre. J'ai enfin l'impression d'être
un peu en Afrique. |
|
|
Samedi
19
Aujourd'hui dernière journée de vol et dernière manche. Il faudrait que
je termine sur une bonne note, histoire d'oublier les deux journées
précédentes. Je compte prendre mon temps et ne pas partir dans les tous
premiers, afin d'avoir plus de fusibles. Je ne ferai que suivre la meute
dans le seul but d'aller subit, pas question de devoir "attaquer".
Une manche de 65 bornes est lancée, vers le Nord, avec une balise au
large 15 kms en plaine, puis passage dans la vallée voisine, et pose une
quinzaine de kms au Nord de Citrusdale. Je pars dans les 20 puis
j'essaie de rester patient au Sud du start. Je plie pas trop mal le
start, deux minutes derrière le groupe de tête. Bonne moisson
photographique entre le déco et le start. Je marsouine entre 900 et 1900
avant d'attaquer le trajet vers B2. Aujourd'hui pas de cum, il faut
s'aider des autres voiles pour trouver le thermique bleu. |
|
|
Après un point haut à 1900 je reste dans du -3 durant de
longues minutes. Ce wagon me pose à 200 m/sol et je me dis que je vais
m’échouer lamentablement. Mais pour une fois j'ai le cul bordé de
nouilles : je finis par dégoter une pompinette qui me permet de sauver
les meubles. De fil en aiguille, en m'aidant des quelques voiles que
j'ai dans le viseur, je parviens à me refaire jusqu'à 1800. J'ai frôlé
la correctionnelle et j'évite 4 kms de marche en plein cagnard.
La dérive est SO, on avance à 50 km/h, nous sommes 7 ou 8 zèbres à
transiter dans la vallée voisine, à une hauteur de 2000 m. Il fait
frisquet, je suis content d'avoir la cagoule. Parvenir au but
nécessitera quatre pompes qui permettront de rester entre 1000 et 1500
m.
|
|
La fin est un peu tangente car il y a plusieurs wagons dans du -3. Mon
glide ratio oscille entre 7 et 8.5 de finesse au goal. Le Garmin est en
panne de batterie, et je ne vois pas grand-chose sur l'écran rayé du MLR.
Vent de cul 3/4, j'arrive finalement au but avec 300m de marge. La pose
se fait dans un terrain de rugby perdu au milieu des arbres fruitiers :
un terrain de rugby au pays des Boks, c'est cool. Au moins une trentaine
de pilotes au but. Ce joli vol me met un peu de baume au cœur. I made
thé goal. Je me suis bien accroché, et j'ai eu un brin de réussite sur
la B2. Ça rattrape un peu la journée pourrie d'hier et ça permet de bien
finir la semaine. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.
|
Finalement le bilan est mitigé, mais pas si catastrophique que ça :
je boucle 2 manches sur 4, mais la frustration vient du fait que mes 2
manches non bouclées sont vraiment des manches de crotte : peu de
kilomètres. Le retour s'effectue par 10 bornes de piste, puis par 50
bornes de goudron au départ de Citrusdale, en bus "Tata". Sur le chemin
du retour ça ronffle pas mal. Les éoliennes des puits tournent à plein
régime.
That' the end. Remise des prix. C'est André Rainsdorf qui raffle le
pompon. Wim a fait fort : il finit 2. Le 3 est l'inévitable Hulett Nevil.
Seb Coupy fait 7, Walter fait 14 en bouclant 3 manches sous son bi
Magnum, Laurent fait 41et ma pomme ne fait que 50. C'est mon vrac et mon
plomb d'hier vendredi qui me plombent. Avec une manche banale à 500
points, je finissais dans la première moitié du classement, ce qui était
mon objectif premier. Avec mes deux bourdes de jeudi et vendredi, je
finis à une place qui honnêtement n'est pas la mienne. Mais c'est
finalement Walter dont je suis le plus admiratif, quelque part. On
imagine où il finirait s'il participait à ces festivités en solo sous un
proto...
|
|
Finalement aucun pépin, aucun blessé, joli succès pour les organisateurs
en dépit d'un début de semaine kata. On les remercie haut et fort pour
la qualité de leur accueil et pour l'organisation. Soirée "Price Giving".
Repas offert, feu de bois et ambiance bon enfant. L'an prochain cette
compète sera pré-PWC, ce qui laisse entrevoir un manche de PWC ici même
dans deux ans.
|
Dimanche 20
Retour sur Cape Town. Très pratique, le Garmin de Laurent pour du
guidage routier. Je
regrette de n'avoir pas pris ce 60Csx avec la carto. Ça évite de galérer
pour retrouver le Lodge Ashanti. Sur la route venant de Porterville, il
n'y a que des terrains de rugby, pa un seul terrain de foot.
Finalement je décide de monter au déco de Lion' Head. Au premier déco 2
voiles, mais ça plouffe. Je continue jusqu'au second déco. Il y a
plusieurs biplaceurs, mais la brise est vraiment très faible. Je suis le
seul blanc à porter ma propre voile. Tous les biplaceurs ont un
"assistant" black pour le portage et pour étaler la voile. J'aimerais
bien savoir combien ils les paient pour le job.J'attends une heure et
demie en espérant que ça se mette un peu en place.Passage d'un dust. En
bord de mer c'est quand même assez surprenant. Vers 5 heures je me mets
en l'air.
Mais pas de miracle : je vais au tas. Dommage, je serais bien resté un
peu en l'air. L'endroit est une sorte de Roquebrune en miniature,
dénivelée 350m.
Balade le long de la côté en direction su Sud et de Cap de Bonne
Espérance. Sur la route je fais quelques emplettes pour Tom et sa mère
dans un étalé à bilokos. Négociation à l'africaine, mais je reste assez
généreux : je ne passe que de 870 à 490 rands.
Halte au port de pêche d'Hout Bay. Le patelin à proprement parler se
situe au-dessus du port de pêche et surplombe la crique. Il y a un
village black. Habitat disparate, il y a même de petits townships. Et de
l'autre côté du port des quartiers blancs, avec de belles villas. |
En tous cas, même si je n'ai été ni brillantissime ni très régulier en
vol, cette semaine sur Porterville m'a permis de me changer un peu les
idées, notamment par rapport au climat lamentable "sauce FFVL" et aux
mesures pitoyables de rétorsion punitives, aux harcèlements procéduriers
et aux minables tentatives de diabolisation de certains apparatchiks
policiers de la dite FFVL....
Calamars fris en bord de mer, face aux falaises qui longent la côté
en direction du Cap de Bonne Espérance : "Fish on thé rock". Groupe de
matous mendiants sud-africains, ils sont plutôt bien nourris. Les
mouettes sud'af sont particulièrement voraces sur les frites. Je ne vois
pas de chalutier rentrer du large. Ça ne doit pas être la bonne heure.
Ici c'est un peu leur côte amalfitaine. Mais selon une compatriote
installée au Cap depuis 10 ans et croisée au Lion's Head, le tronçon
terminal sur le Cap de Bonne Espérance ne vaut guère le coup. Il vaut
mieux se contenter de la partie médiane du trajet, un peu après South
Bay. Le soir, au Cap, ils illuminent la face Nord du table Mountain. Vu
de l'Ashanti Lodge, c'est carrément Versailles.
Évidemment, au plan strictement "routard" je reste un peu sur ma faim
lors de ce passage en Af'Sud. Je n'étais pas là pour voyager, mais pour
voler et qui plus est pour voler en compétition. Voler n'est pas
voyager, voler n'est pas explorer. On est grosso modo resté entre
blancs.
Je n'ai vu qu'une facette du pays : la face riche, blanche, lisse et
"civilisée". On est loin des voyages au Burkina ou même du séjour de vol
au Ghana, lequel était finalement un compromis acceptable. Voler est un
choix : il n'y a guère de compromis possible. On ne pas tout faire en
même temps. |
|
|
Et puis le drame. Le drame lamentable de cette fin de
séjour. Le drame de ce maudit lundi 21 décembre, qui va me couter de
nombreux mois de galère à l’hosto : j’en réchapperai du justesse, t
j’éviterai un peu par miracle de finir dans un fauteuil roulant…
En montant, côté Sud/Sud-Ouest, j'ai bien vu que ça ronflait pas mal. Je
me souviens même m'être dit que ça ne le ferait pas. Mais une fois au
premier déco, ça semble raisonnable. Il y a 3.ou 4 pilotes en l'air dont
2 bis. Je me mets en l'air. Essentiellement pour une session photo. Vol
dans enjeu, sans challenge, sans pression. Sans assez de pression sans
doute.... Ce sera le vol de trop. Le vol catastrophe. Mon dernier vol
avant longtemps, avant très longtemps même. Baisse de vigilance. Manque
d'inattention sur les "fondamentaux". Et châtié, châtié très
lourdement même. Voir
http://minilien.fr/a0la05
En fait à l'heure où j'écris ça - 6 mois et 4 blocs opératoires plus tard,
après 3 mois passés scotché à l'horizontale sur mon lit d'hôpital et toujours
à l'hôpital en rééducation, je suis incapable de dire si je revolerai un jour, ni même si
je remarcherai normalement. Alors évidemment, les échéances et voyages
de vol imaginés pour 2010 sont désormais bien loin. Je suis devenu un
grand spécialiste de l'observation des petits cums qui défilent
au-dessus du Dôme des Invalides, et ça me suffit pour savoir où sont
partis voler les heureux volants du jour Bref, une vraie tranche de vie,
et c'est loin d'être terminé... Voir
http://minilien.fr/a0la5k
Quant à mes démêlées
avec les
petits flics "pseudo-justiciers" de la FFVL : elles étaient
déjà ridicules et consternantes - là elles sont carrément passées au
stade du dérisoire... |
|