Récit de la course : Le Challenge Trail La Népalaise 2013, par Papy

L'auteur : Papy

La course : Le Challenge Trail La Népalaise

Date : 15/6/2013

Lieu : Dormans (Marne)

Affichage : 2559 vues

Distance : 38km

Objectif : Balade

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Pas d'autre récit pour cette course.

Au PAYS de DAWA DACHHIRI SHERPA en Champagne.

 

Site du Papy
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http://minilien.fr/a0mfv6

 

Au Pays de Dawa en Champagne
+ Les Gorgettes en annexe 
 
To: 42kms@yahoogroupes.fr
Subject: Au Pays de Dawa en Champagne + Les Gorgettes en annexe.
 

 

Salutatoussss...

Ce CR cloturera la saison printanière 2013 qui voit aussi l'arrêt de la natation en piscine.

Il faisait un temps magnifique pour réaliser ce Challenge Népalais, second du nom, entre Dormans et Epernay, pays champenois ou la bulle et le trail se marie à merveille depuis presque 25 ans, années des premières Maurice Galloy dans la boue...

Ce challenge, basé sur 3 courses, est réalisé durant un après midi sportif.
Je laisse l'organisation vous le présenter :
 

Le Challenge

Celui-ci se compose de 3 courses à faire dans la même journée :

* Le Dhaulagiri Trail , trail sprint de 5,8 km dans le parc du château de Dormans (2 boucles de 2,9 km): départ 14h15

* Le Machhapuchhare Trail, trail long de 30,3 km, départ cour du parc du château de Dormans, traversé de la vallée de la Marne par le versant sud pour finir au Hall Pierre Gaspard à Epernay: Départ 15h45

* Le Makalu trail, kilomètre ascensionnel, lieu de départ: rue des Gouttes d’Or/rue Champrot à Epernay: Heure de départ: délai d’une heure maxi après votre arrivée du trail long.

Il y aura un temps d’une heure de récupération entre chaque course.

Pour ceux ne désirant pas faire les trois courses (challenge), il sera possible de faire individuellement l’une des quatre courses proposées : 6 km, 16,5 km, 30 km ou le km ascensionnel.

Le classement du challenge s’effectuera selon le système de points selon la place au classement de chaque épreuve. Le barème sera le même pour les trois courses. ( 1er : 550 points, 2ème:525, 3ème: 500, 4ème: 490, de la 5ème à la 19ème :de 10 en 10, 20ème: 365, de la 21ème à 65ème: de 5 en 5, 66ème: 135, 67ème: 134, de 68ème à 200: de 1 en 1 pour arriver à 1 points pour le 200ème)

Après la 200ème place, aucun point ne sera pris en compte.

Il est réservé aux coureurs de 20 ans et plus
 
                                                              

 
Voilà, cela semble clair...
D'ailleurs, pour plus de détails sur l'action humanitaire des organisateurs je vous invite sur le site réalisé par Marie :

http://chal.trail.nepalaise.free.fr/ qui vous menera, entre autre, ici : http://ptits-loups-de-kathmandu.com/quisomme.htm
 
 Nepal loup
 

Je me suis inscrit la veille car comme certains le savent, cette année je suis...
Nul part, ne sachant de quoi demain sera fait.
C'est ainsi que je me fais quelques WE "bloc", à l'envie, du style de celui 15 jours avant ou le samedi j'ai fait le 10kms de Chalons après un après midi de passage de grade Kravmaga, combat à la clé, puis 30kms de vélo valloné le dimanche matin pour finir par un 3000 steeple au championnat départementaux.
Bien entendu, les "temps de soutien" n'était pas au top comme l'a montré mon 10kms avec 5kms de rêve tranquille sans forcer, dans les 18'50", avant explosion stomacale et fin en brindelle ou un 3000 steeple avec des conditions idéales mais impossible de battre mon record des interclubs...

Je ne sais donc pas ou j'en suis, mais ce que je sais, c'est que j'ai envie de me faire plaisir.
Je n'ai aucune idée de la concurrence, ni du nombre d'inscrit.
D'ailleurs, c'est un peu en catastrophe que j'arrive à prendre un dossard, assez étonné du nombre finalement peu important de concurrent pré-inscrits.
Il est vrai qu'à cette époque de l'année, les trails pullulent et notamment ce même jour, l'Ardenne Méga Trail qui cible les mêmes acteurs. En effet, donner l'occasion de faire un challenge 3 courses intéressent beaucoup les ultras. Mais ceux ci sont déjà dans les Ardennes...

Me voilà donc arrivé au Chateau de Dormans dont le magnifique parc est doté d'un mémorial de la bataille de la Marne, chapelle située en partie haute de la commune.

Je vous laisse avec Wikipédia pour en savoir plus :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Dormans
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mémorial_des_batailles_de_la_Marne

Photos :

http://1.bp.blogspot.com/_P3nbWSL6Ya0/Sfyu9ef9h5I/AAAAAAAADv4/kgn3TZvN3KE/s400/Soixante-troisième+sortie+100.jpg
http://www.mabellephoto.com/photo-art-chateau-de-dormans-51-nature-paysages-f694c2.htm

http://www.dormans.fr/SITES/dormans.fr/IMG/jpg/dormans-memorial.jpg
http://www.escapade-champenoise.fr/IMG/arton1509.jpg

Tout de suite un sentiment d'amateurisme dans l'organisation fleure bon.
On voit rapidement que les nombreux bénévoles ne sont pas des habitués de la CAP.
D'ou l'esprit bon enfant et les nombreux cafouillage au niveau des dossards.
Mais comme tout le monde a le sourire et que nous sommes venus là pour nous amuser, il n'y a aucun problème qui ne peut se résoudre dans la discussion. Heureusement à quelques postes clés je reconnais quelques vieux roublards des organisations régionales qui arriveront à faire tenir cette compétition multisite.

Car en effet, il faut presque avoir la tête de partout.

Le 16kms vient de partir, une cinquantaine de concurrent est monté dans la parc de Dormans et file vers Soilly. Le parcours n'étant pas du tout similaire au 30kms, il lui faut donc ses propres bénévoles.

C'est d'ailleurs durant ce 16kms que le premier exercice de ce tryptique népalais va avoir lieu.
Le 6kms dans le parc du Chateau, 2 tours passant autour du mémorial, un vrai toboggan qu'il va falloir avaler intelligemment.
Nous ne sommes qu'une trentaine au départ et la chaleur risque de faire mal.

Chaleur ? Première chaleur ?

Comme il fait continuellement mauvais, rarement la température n'a dépassé les 15°/20°C ce printemps, mais ce 15 juin, les 30°C ne sont pas loin. Il faut donc se protéger comme on le fait habituellement en Avril avec les "premières chaleurs".
Je me dis aussi qu'il va falloir faire très attention.
Je ne connais pas le parcours, mais si le soleil n'est pas caché, nous allons bien souffrir.

************** Le 6 Kms **************
Dhaulagiri Trail
****************
 
Pan, c'est parti, nous quittons le parvis du Chateau.
dep1
 
Dep2
 
Dep3
 
Rapidement le trio de tête se met en branle et je reste 15m derrière en tentant d'être souple, me basant sur ma vitesse de course actuelle en aisance respiratoire. Le souci est que le parcours monte très vite et l'entrée dans le bois ne va pas arranger la pénibilité. Pont, saut de chenal, boue, prairie, gravier, bosse ardue et descente raide, rien ne nous sera épargné sur ce magnifique parcours.

http://www.openrunner.com/index.php?id=2047192

Je n'avais point entamé la montée vers le mémorial que je sentais un début d'essouflement. Bien que je me croyais déjà à mi parcours, je ne devais même pas être au second km.
Papy 6kms 
Le trio devant était encore à une trentaine de mêtre, mais comme derrière moi ils étaient aussi à une trentaine de mêtre, je me décide à lever le pied, profiter du paysage et surtout, gérer ma place. Aucun intérêt pour moi d'aller quérir une quelconque place supplémentaire au risque de m'étaler sur le 30kms. Même si je me fais rattrapper, je jugerais à ce moment là si je dois rajouter quelques forces pour conserver cette place... Ou pas mon cher Blouby...

Me voilà au mémorial et je garde dans ma tête que l'organisation avait annoncé un second tour plus petit que le premier. Alors je suis heureux de voir, enfin, le parvis de nouveau et j'interpelle le speaker.
Speaker 
Malheureusement pour moi, il m'annonce un second tour identique, mais ou avais je pris cette idée(???). Mon moral en prend un coup, mais je me fais un peu mal sans regarder derrière, histoire de ne pas trop rester en point de mire si mes poursuivants me remontent.
J'avais décidé de ne jamais regarder derrière avant le demi tour du chenal, je soutiens donc mon rythme.
J'aperçois le 3ème, trop loin, au demi tour et passant de l'autre coté, je me rends compte que mon avance est encore plus importante que mon débours.
Du coup, je lève le pied de l'accélérateur et continue ma course au plaisir... J'ai donc pu profiter au maximum, tout en regardant de temps en temps derrière moi, de cette nouvelle montée au mémorial et la descente qui s'en est suivi.
J'arrive finalement à la 4ème place, ce qui me permet d'espérer d'être ce soir sur le podium de ce challenge sauf si je venais à m'écrouler sur le 30kms.
Papy2 6kms 

Je tiens à signaler au Lieutenant Blueberry qu'effectivement je remplis encore mon palmarès par une maginfique place du c*n...
Que veut il, tout le monde n'a pas ses jambes :! Clin d'œil

Je terminerais en répétant que ce petit parcours de 6kms était vraiment super sympa, je vais en garder un souvenir ému.
 

Chaleur ??? Effectivement, 6kms sous la chaleur, je suis trempé !!!
 
6kms F et A 
Et encore nous étions, pour une grande partie du parcours, sous les arbres à l'ombre pour courir.
Je ne connais pas l'exactitude du 30kms mais il y aura surement de long passage en vignes, il faudra se prémunir de cela.
Or je n'ai que 2l dans ma poche à eau, il va me falloir réfléchir de manière importante à la stratégie au ravitaillement du 15èmekm.

************** Le 30 Kms **************
Machhapuchhare  Trail
*********************

Le parcours étant donné pour roulant (le vainqueur en 2h44' l'année précédente) il se peut que je puisse tenter les 30 bornes avec uniquement 2l que j'ai dosé à 50gr/l de Caloreen. J'ai, d'ailleurs, à ce sujet, un léger doute d'avoir trop sous dosé car les quelques Gorgettes bues au départ sont directement passées par la descente dans la pelouse quelques minutes plus tard.

Mais, pour tenter d'étayer mes recherches et devant les quelques retours positifs obtenus, je me prépare à tenter de boire mes Gorgettes tous les 200m/300m. Cela ne sera pas facile car il faut une lucidité de tous les instants. Il ne me faudra donc pas être dans le rouge.
Boire ! 

Les Gorgettes... Cékoissa ?
Cela sera la nouvelle appellation des gorgées que je mache régulièrement plus que je ne bois en course.
Suite à mes découverte à postériori du Chtriman2012 dont je n'ai pas fait de CR, et une trouvaille bibliographique du Kriké dans Sport et Vie je pousse les athlètes à macher leur boisson pour qu'elle leur profite au maximum.
Reste à savoir si cela marche, pour moi déjà, comme à chaque fois depuis 10 mois et nous allons voir pourquoi "Gorgette" est une appellation qui est tout a fait adaptée.

Nous voilà donc au départ et le sourire un peu crispé de l'ami Fred Varrand en dit long sur sa motivation. Je ne l'ai pas trouvé très fringant sur le 6kms alors que je garde en mémoire sa claque sur les fesses à 10kms de l'arrivée d'un Sparnatrail que j'avais correctement couru, mais pas assez pour ne pas le perdre de vue.
dep30 1 

Rassemblement sur le parvis du Chateau, alors que le trail du 16kms vient d'être gagné par Loïc Richy, et nous voilà prêt à un départ tranquille...
TRANQUILLE ?
Dep30 2 
Houla, c'est quoi ces mobylettes qui démarrent à fond de balle ?
Je vais me retrouver dernier à ce compte là. Je ne crois pas que l'arrivée soit jugé au sommet de la colline ?
Je suis impressionné de la vitesse qu'ont pris les premiers.
Bien entendu, dans le lot, il y a quelques spécimens qui ne font pas le challenge et qui terminent régulièrement devant moi sur les courses régionales, m'enfin...
 Balai
 
Je suis obligé de me secouer en passant près du mémorial pour ne pas me retrouver rapidement avec le vélo balai...
 
Guy 
Heureusement l'ami Fred et Guy Coopman sont encore avec moi et me rassurent.

http://www.openrunner.com/index.php?id=2047240

Il n'y a pas encore 2kms de parcourus, nous sortons du bois et les premiers "cadavres" sont remontés. Avec la chaleur qui s'abat sur les vignes je me demande comment vont ils finir ? Finir ? Et moi ? Si je perds déjà la lucidité de mes Gorgettes, je vais droit dans le mur sentant, déjà, la sueur faire son apparition. Alors je calme ma remontée et pense à boire.
Dep30 abbaye 
Et hop, c'est parti pour une gorgette que je garde en bouche et mes premières constatations.
Au dessus de 12kms/h, il est difficile de macher son eau et de bien respirer, arf... Va falloir gerer cela car avec les bosses si je veux tenir un 10MY au global (3h), va me falloir courir à 13/14 Kms/h par moment, voire plus vite par courtes séquences...

Les kms s'égrènent et ma remontée continue. Je garde, collé à mes basques, l'ami Fred. C'est une bonne nouvelle car outre que cela va m'empécher de m'endormir, cela m'informe qu'il va mieux que ce qu'il nous annonçait au départ.

A force de remonter, je m'approche du top 5, c'est déjà une grande nouvelle. Pour le challenge je ne dois plus avoir que celui qui m'a précédé sur le 6kms, c'est donc, pour moi, un espoir de podium qui prend forme. Sauf que derrière moi, j'ai un troupeau du Challenge qui me suit à plus ou moins longue distance. Je n'ai donc pas intérêt à trop me lacher et connaitre de trou.
Belge sourire... 

J'ai un Belge Flamand devant moi qui me résiste. Ce n'est pas grave car je cours à mon rythme, sans montre et donc si celui ci se sent mieux, il restera devant moi. Mais j'aime bien ces sensations d'être le chasseur derrière sa proie et quand tout le monde est parti fort, j'ai espéré me retrouver dans cette situation. C'est assez jouissif car l'on gère à sa main et l'on voit se "débattre" le coureur devant avec son rythme intermittent, comme un poisson pris à l'hameçon. Comme à la pèche, certaines proies se débattent tellement bien que l'hameçon lache et que s'envole la place. Nous verrons d'ailleurs que notre Belge était de ces poissons coriaces !

Nous voilà à Cerseuil vers le neuvième km, mais moi je pense en avoir fait plus. Je suis toujours avec mon Belge que j'ai rattrappé mais avec qui nous faisons l'accordéon. J'attends avec impatience le ravitaillement et je me questionne pour savoir si je rempli ou pas ? Mes Gorgettes passent très très bien, j'ai l'impression d'être à un rythme de sénateur, mon Belge s'est mis au diapason, alors que je pensais le lacher et nous courons de concert. Personne devant et mon ami Fred derrière avec un autre coureur.
Vignes 

Il fait très très chaud et la majeure partie du parcours est dans les vignes. Il fait chaud, chaud et encore chaud... Pas très chaud pour la saison, mais chaud par rapport à l'habitude que nos corps ont prise du froid ambiant cette année. D'ailleurs les nombreux abandons de l'Ardenne Mega Trail en témoigneront.

Leuvrigny passe, voici Oeuilly avec, en point de mire, mon prédécesseur au Challenge. Bonne nouvelle, surtout que je pense être dans le top5 ou pas loin à cet instant là. Le ravitaillement fera du bien car j'ai l'impression que tout va bien, sauf le cerveau qui se pose des questions existencielles. Je pose bien ma foulée, ma course est admirablement bien gérée, mes Gorgettes se machent les unes après les autres, manquant de m'étouffer quand le rythme s'accélère, je suis bien... Trop bien ? Surement car le cerveau demande à manger et je n'ai point de sucres simples pour le rassasier. Oeuilly est bien là, mais pas de ravitaillement en vue, argh... L'on m'aurait menti ?

Je note à l'inquiétude des supporter du coureur qui nous précède que nous nous rapprochons dangereusement de lui. Vais je pouvoir remonter le fil en tournant le moulinet ?
Si jamais ce damné ravitaillement daignait apparaitre !?!?!
Nous voilà au dessus du village et exactement au 15èmekm sur Openrunner, voilà le ravitaillement promis...
Medhi en balade 

Je réfléchis qu'au vu du redémarrage du coureur devant nous et de mon Belge qui s'accroche, je ne peux ravitailler car si cela continue comme cela, les places vont se jouer à la dizaine de seconde près à l'arrivée.
Je demande du Cola et déception, il n'est même pas ouvert (amateurisme encore là par méconnaissance mais énormément de bonne volonté à se dépécher pour répondre à mon besoin). Je remplis mon verre complet et marche avec pour l'avaler tranquillement. J'indique au bénévole que je poserais le verre plus loin et 30m plus tard, je signale l'avoir reposé sur un pic de vigne.

Et je file... Avec les 30m d'avance sur mon Belge qui est resté au ravitaillement. J'ai en point de mire maintenant quasi continuel le coureur précédent et je me calme pour ne pas accélérer, je ne suis qu'à mi-parcours à la... 4ème place !
Je suis content, surtout qu'avec le Cola mon cerveau a eu son sucre simple et je vois de nouveau la vie en rose.
cool... 

Je me fait un léger souci boisson car j'ai peur d'avoir rapidement fini ma poche à eau avant l'arrivée, mais cela ne m'empèche pas de continuer à prendre mes Gorgettes surtout qu'après la prise de Cola, j'ai limpression qu'elle me font encore plus de bien.
Heureusement que je ne vois pas mon sac à dos car je pense que j'aurais pris peur à cet instant là.

Nous entrons dans la partie boisée du parcours qui va encore plus m'avantager dorénavant.
En effet, j'ai un pied nature qui m'avais permis, d'jeunz, de rivaliser sur ces terrains avec des bitumeux en 2h20' sur Marathon. C'est pourquoi je vois toujours arriver avec délice ce genre de parcours bien boueux, bien trempés ou mes qualités s'expriment au mieux.
Il ne me souvient que le tafanar du Mammouth Rose (ex roi de la CO) pour me faire la nique sur ce genre d'acrobatie, mais la Maurice Galloy m'avait bien enseignée la pose du pied adéquate.
Bois... 

Rapidement je rejoins le casteltheodoricien qui me devance. Je comprend l'inquiétude de ces nombreux supporters car il souffre visiblement. AMHA la déshydratation n'est plus très loin, l'abandon non plus. Je l'encourage timidement car je ne sais pas si pour sa santé cela serait bon. Il se retapera heureusement rapidement.

Nous voilà au 19èmekm, je suis 3ème parait il, c'est une excellente nouvelle et nous sortons un peu du bois. J'ai failli me tromper en continuant tout droit car j'aperçois le second en point de mire tout droit. Or il faut faire une boucle matérialisée par une croix au sol.
Concentré 
Je perds quelques instants à réfléchir puis j'entame la boucle. Maugréant car AMHA pas mal de coureur prendront tout droit, peut être même comme mon prédécesseur. Il ne faut jamais donné l'occasion d'une triche, même (et surtout) non intentionnelle, par un parcours facilement réduisible quand on est peu lucide. Je guette mon suiveur qui est de nouveau mon Belge et je suis obligé de le héler pour ne pas qu'il se trompe comme moi. Il a aussi un moment d'égarement, voyant les supporter en haut. Me voyant puis regardant au sol, il comprend qu'il doit me suivre.
Mais il a failli, comme moi, tracer tout droit.

Arrive le dernier passage dans les bois, le plus massacré par les ornières de tracteur, le plus favorable pour moi qui passe au travers des flaques ou, parfois, je m'enfonce jusqu'au genou.
Plouf 
Je note que David, mon point de mire de l'AC AY, a beaucoup de mal avec la boue, mais il a encore 1' au minimum d'avance sur moi dans ces longues lignes droites ombrées.
Je m'en donne à coeur joie, déniant tout risque d'ampoules avec les petits graviers rentrant dans la chaussure dans ces flaques boueuses mais plus stable que les à-cotés.
Jusqu'au genou 
Je m'amuse comme un petit fou lorsque j'aperçois David à 100m de moi rentrant du bois sur la gauche du chemin avec difficultées pour éviter une énorme ornière.
Je ne m'attarde pas et traverse allègrement cette ornière, lui reprenant une bonne trentaine de seconde sur cette opération.
Les 5kms d'ornières qui s'ensuivent seront un véritable calvaire pour le garçon que je rattraperais, finalement, bien plus vite que prévu. je ne m'attarde pas car si mes souvenirs sont bons, il restera 2 à 3kms de bitume avant l'arrivée et ces coureurs mettront surement le turbo pour me rattraper à ce moment là.
BonnePatte 

Nous voilà à la ferme de la Chapotte, fin du parcours ornières mais pas du bois car je pense, à ce moment là, que nous reprendrons le parcours du Sparnatrail.
Je ne regarde pas derrière mais après avoir été Chasseur/Pecheur, je me met dans la peau de la proie qui ne veux pas se laisser manger.
Avec David 
Je décide de continuer mon rythme, de le soutenir, mais sans plus, de ne JAMAIS regarder derrière avant l'arrivée du bitume, sachant que c'est des chemins de vignes jusque là. Si jamais, comme à l'époque du Sparnatrail du siècle dernier qui finissait aussi par là, les bitumeux étaient bien plus rapide que moi, je m'inclinerais devant plus fort.

1km plus loin j'ai la déception de ne pas revenir dans le bois et de quitter ce chemin que je connais si bien. Quelques instants de déception et j'emballe la descente sur Mardeuil me rassurant comme je peux en me disant que cela fera plus court (ce qui ne sera pas exact).
Vouimééééé, même si je file en descente, j'ai, pour habitude, de marcher en bosse et à moins de 5kms de l'arrivée c'est balot de se faire doubler par des coureurs.
Poursuivi... 

Je n'entends aucun pas derrière moi, mais je refuse de me retourner et garde le rythme. Nous voilà au fond de la vallée, va falloir tout remonter, je grommele et attaque en courant. Je ne marcherais que si mon rythme de course est trop bas et pas rentable. J'agite les bras et cela passe. Je ne suis pas encore à la bagarre et agréablement surpris par ma vitalité. Je n'oublie pas mes Gorgettes et je continue par palier. Je marchotte quelques pas au sommet des coups de c*ls et à moins de 3kms de l'arrivée je regarde dans les virages ou sont les poursuivants. Heureusement(?) pour moi, la vue ne porte pas loin et je ne vois personne.
Mais cela me conforte à ne rien lacher car il se pourrait qu'au détour d'un autre chemin, je me retrouve prêt à être gobé.
Epernay 

Nous voilà sur le chemin de ceinture et plein d'images du Sparnatrail me remonte de cette époque "initiatique". Je m'y accroche et tire sur les bras en me retrouvant sur le sommet, toujours boueux et evitant un finish trop long en bitume. Très bien pour moi surtout que me retournant souvent, je ne vois rien mais ne lache pas complètement... Je commence à penser au km ascentionnel qu'il faudra faire, mais je ne veux pas encore me relacher.

J'attaque, ENFIN, la descente (car à ce rythme je me demandais si nous n'allions pas faire toute la forêt d'Epernay avant de revenir en arrière), et me relache car, normalement dans ce cadre je suis capable de repousser une attaque. Toujours rien derrière même si je sens une présence. Me fais je des idées ? Peu importe, je me prend des Gorgettes.
Me voilà dans la descente finale et j'aperçois mes fistons qui m'attendent. L'un en VTT monte à ma rencontre, je lui demande si cela revient derrière. Il me repond négativement alors je profite un peu pour relacher. Mais je suis inquiet.
 
Medhi
 
Passage de l'avenue Foch, le Hall Pierre Gaspard n'est plus très loin et c'est l'arrivée du Sparnatrail 2012 qui me revient, quand je finis très fort remontant encore des concurrents. Là rien, mais un soupçon de bien être de pouvoir finir tranquille à une place inespérée au début. En effet, l'ami Medhi qui est déjà arrivée depuis un bon moment et qui m'attends sur la ligne d'arrivée était inatteignable pour moi. Déjà devant au Sparnatrail, avec ses 30 ans et son affutage, je ne pouvais espérer, sauf mésaventure non souhaitable, le rattrapper. C'est d'ailleurs avec des yeux ronds de stupeur vite remplacé par une joie non feinte qu'il m'accueille.
Ne m'ayant pas vu comme adversaire durant les premiers kms, il ne s'attendait pas de me voir à telle fête.
Papy arrive 

On tombe dans les bras l'un de l'autre et je le félicite de sa magnifique victoire bien méritée qu'il a assuré d'une main de maitre. Je n'ai pas le temps de beaucoup discuter que mon poursuivant depuis un petit moment arrive.
Belge arrivée 
22", ce n'est pas beaucoup et mon Belge s'est admirablement défendu depuis le 10ème km ou je l'avais rattrapé. Il m'a suivi, fait l'accordéon, mais jamais laché. David fini aussi sous la minute, AMHA il a pu rattrappé du temps quand le chemin est devenu plus stable.
L'ami Fred ne s'est pas, non plus écroulé et fini 5ème à moins de 2' derrière, je suis heureux pour lui.
 

Je suis content d'avoir pu, avec mes 2l, tenir la distance malgré une chaleur incroyable par rapport aux jours précédents. Les visages sont marqués par la déshydratation. Je ne vois pas le mien, mais je n'ai pas mal aux jambes, signe positif dans ce cas. J'imagine ma poche proche du vide, mais je ne la regarde pas et "mache" (l'habitude est venu) du Cola et de l'eau tranquillement surtout que...
Je vais faire une baisse de tension importante avec nausée... Et là j'ai des doutes qui me prennent. Vais je être capable de tenir le km ascentionnel ? Surtout que ma place au Challenge doit être correcte, il serait dommage de louper le podium pour cela.
L'ami Fred ne doit pas être loin voir taquiner ma place s'il est devant dans la troisième épreuve. Cela devrait être sympa à faire, mais si je ne peux me présenter au départ...
David Cyrille Fred

Les images de mes Ironmans repassent en boucle avec mes soucis de volémie du à mes grosses déshydratations. La je n'ai pris aucun paracétamol et pourtant ma volémie semble au plus bas. J'ai peur de m'assoir et que tout "valdingue". Mais je suis obligé sinon je vais tomber. J'ai un verre d'eau à la main je le mache aussi. Je m'assoie dans la tribune en m'appuyant sur la rambarde et j'ai 30" difficile. Le doute de "partir" comme à Cambrai me tenaille. Je mache toujours mon eau... Et cela marche, je reviens au "monde des vivants". La nausée disparait rapidement, j'en suis soulagé, pour le reste, je vais tenter de remarcher, mais c'est difficile. Mes fonctions primaires reviennent, mais celles de la CAP sont difficiles, je marche en canard.

J'alerte l'organisation que je risque d'avoir du mal à me présenter au départ, et il me donne 15' supplémentaires sans souci.
Je n'en aurais pas besoin car repartant vers ce 3ème départ avec les fistons, au fur et à mesure, tout se redécoince.
Etonnant cette attaque type malaise vagal, c'est la première fois que cela est aussi bref et je m'en rejoui.
Il y a des séquelles, mais je devrais pouvoir courir me remémorant mes étapes du verdon ou je boitais bas au départ et filais à 15kms/h sitôt le départ donné.


************** Le km Ascentionnel **************
Makalu trail
************

Mes trois garçons m'encadrent, pas facile d'avoir un père qui remue encore comme cela. Comme tout enfant ils aimeraient "tuer le père", actant leur passage à l'adulte, mais avec un rétif comme moi ce n'est pas facile. Et pourtant ils se remuent, 2 en sprint, dont l'un au pole France FFSA et le troisième en filière d'accès haut niveau triathlon. M'enfin, m'auraient ils préféré bedonnant, une bière à la main, les encourageant sur le bord de la piste ? Peut être...
Il n'empèche qu'ils m'accompagnent vers le départ de ce km et qu'après 800m fait, je monte sur le VTT du fiston pour finir d'arriver en meilleure forme. Je n'ai pas retrouvé mes jambes mais quelques Gorgettes m'auront requinqué. Je suis finalement en avance sur mon départ et j'attendrais quelques coureurs pour partir à l'heure prevue.

Fred est là, un coureur hors challenge et Mister Gugger.
Nous sommes là à plaisanter pendant que l'officier chronométreur nous met l'heure de départ sur les dossards.
Elle nous regarde discuter puis comme sorti de son rêve, elle nous interpelle d'un "mais dépéchez vous, le chronomètre est parti !"

On se regarde avec surprise puis nous nous lançons dans la pente...
Depuis combien de secondes le chronomètre était parti ???? Mais qu'est ce que c'est que ce binz ?
Je n'ai pas la présence d'esprit de m'arreter et de demander un autre départ, plus concentré.
Je paniiiiique et rale dans ma tête.

Ouaouuuuuuuuuuuuuuuuu... Que je suis mal avec ce départ !!!!
Je vais maudire cette gentille bénévole durant un bon 500m, n'avançant pas, rageant, négativant, ralant, j'ai les glandos de chez bien énÔrme, style Phlegmon avec le sentiment de perdre tout le gain de la journée.

Le jeune hors challenge est déjà hors de ma vue, cela me plombe encore plus, Fred, qui est pourtant planté, est devant moins à 10 bons mêtres et il n'y a que notre ami Gugger qui marche derrière.

Mais qu'est ce que je fous là ???  Je souffre, pas concentré du tout comme il faudrait l'être dans un CLM court et intense.
Je n'arrive pas rentrer dans la course et Théotime s'en rend compte, expliquant à ses frères que les encouragements ne vont pas porter.
Je m'en veux mais n'arrive pas à arquer et je laisse filer les secondes les unes parès les autres...
J'ai presque envie de marcher !?!?!

Virage à gauche, la pente est plus ardue, je cale et Fred part. Mes fistons comencent à m'encourager, je ne vais quand même pas tout perdre là à cause d'une erreur de chronométrage ? Je lance mes bras et les jambes répondent.
Papy grimpe 
Pourquoi n'ais je pas fait cela plus tôt ? Je remonte Fred au plus pentu de la bosse et le passe irrémédiablement. Il lachera malheureusement pour lui. Je tente un sprint pour rattrapper l'énorme débours causé dans la première partie, mais c'est quand même peine perdue. Je passe la ligne exténué et décu car en quelques minutes j'ai l'impression de voir s'écrouler un après midi de patience à construire un espoir de podium. Les autres n'auront pas, j'espère pour eux, ce souci de départ, et pourront faire le km à fond. La différence devrait se chiffrer pas loin de la minute à l'arrivée et s'ils sont nombreux à me passer devant je ferais un grand plaisir à l'ami Blueberry en me retrouvant encore 4ème, voire plus loin.

Je vois Marie au chrono et tente de cacher ma déception, elle a d'autres chats à fouetter.
Il fait vraiment chaud et hormis la légère tristesse d'avoir foiré mon km, je retrouve rapidement le sourire car c'est tout simplement un challenge hyper sympa que nous propose les organisateurs et je serais bien mesquin de me plaindre des quelques légères erreurs d'organisations du à une non connaissance du sport. La bonne volonté et la rigueur mises dans certains points (balisage de très haut niveau !!! Beaucoup de bénévoles sur le parcours...) montre qu'il n'y a une très grande volonté de faire plaisir aux coureurs. De plus, hormis ces 500m premiers mêtres pourris par un manque de concentration, j'ai passé une après midi extraordinaire qui marquera mon année 2013 !
 Montée  Momo  Potes 

Nous redescendons en voiture jusqu'à l'arrivée ou une douche bienvenue nous attend. Pas de cryothérapie, les douches sont chaudes et nous refaisons la course avec mes amis du km ascentionnel, rigolant, maintenant, de notre départ folklorique.
Podium 30kms  Podium  Podium Challenge 

Pour l'anecdote, j'ai finalement eu chaud aux fesses mais je remporte ce challenge. C'est mon ami Fred qui a pris cher sur ce km ascentionnel car de second au challenge à l'arrivée du trail long, il finira 5ème à cause de sa contre performance sur cette épreuve !
Verdun 

Bravo à Momo pour être monté sur le podium grace à un super km ascentionnel gagné à égalité avec l'ami Dufaux de Verdun, un jeune coureur qui apprend vite ! L'ami Castelthéodoricien finira finalement 2nd, après avoir récupéré de son énorme coup de barre du 30kms.

Un superbe après midi qui se cloture vers les 23h après la remise des prix...
Si jamais l'organisation organise une troisième édition, nul doute que je lui ferais une publicité pour le moins importante.
Car pour des parisiens, une épreuve "différente" à 2 pas de la capitale pouvant ouvrir le cap de l'ultra en douceur, cela n'a pas de prix.
Et si l'organisation est toujours aussi sympa, le succès devrait être au r/v !!!

Il ne manque plus que la visite de Dawa pour que ce challenge Népalais en Champagne ne décolle !

L'Papy_roi_du_gainage_en_ce_moment...



ANNEXE GORGETTES
****************

=> VOUS ETES ENCORE LA ???

Certains s'étonnent de ne point voir de bilan de ces Gorgettes ?
Et POURQUOI des Gorgettes ?

Je n'ai pas arrété de macher de l'eau et j'étais tellement bien jusqu'à l'arrivée que j'ai cru avoir presque fini ma poche à eau.
J'ai bien vu, à l'état de mon sac à dos, que j'avais perdu pas mal d'électrolytes, ceux ci parsemant de blanc le pauvre sac.
MAIS, je n'ai pas regardé combien j'avais réellement bu...
Je ne l'ai vu que rentré chez moi quand j'ai regardé dans le réfrigérateur la poche stocké par mon fils tard dans la nuit...

?

?!?!?!?

.

..

...

Hébé...


Je n'aurais jamais cru en être capable et finir dans un état aussi propre.
Alors que je bats des records d'absorption en toute bienfaisance personnelle et que suivant mon protocole classique, au vu de la chaleur, c'est au minimum 3 voire 4 litres que j'aurais du avaler. La stratégie de "sauter" le remplissage du ravitaillement impliquait qu'il fallait que je me limite à 2l, la valeur de ma poche à eau + verre d'environ 15cl de Cola.

J'ai également bu dans cette poche avant le départ puis entre le trail long et le km ascentionnal.
Ceci enlève encore quelques Gorgettes à la consommation du 30kms.

En regardant ma poche à eau j'ai vu qu'il me restait encore plus d'un litre !
Ce qui est proprement hallucinant !!!

Comment ne me suis je pas ramassé alors que j'étais bien déshydraté ?
Ce sentiment de perpétuellement avoir de l'eau dans la bouche, même en très petite quantitée, permet il de ne pas souffrir de déshydratation ?
Cette capacité sublinguale d'optimiser les absorptions marcherait encore mieux qu'espérée ?

C'est à vous de le tenter pour en connaitre les retours.
Mais ATTENTION de bien respecter le protocole car 1km sans avoir d'eau et vous plongerez irrémédiablement.

Comme j'ai du prendre dans les 90 gorgées qui ne font même pas 1l, ce sont donc des "Gorgettes" de même pas 2cl !!!!

En France on a pas de pétrole, mais des idées ou comment optimiser au maximum, le peu de boisson a disposition.

A vous de jouer !  En toute lucidité, sinon vous partirez en live déshydratation !!!!

L'Papy_apprenti_sorcier...

 

 

 

2 commentaires

Commentaire de PhilippeG-628 posté le 11-07-2013 à 15:35:27

Bravo Papy !
Beau challenge bien maitrisé.
Bonne récup.
Je n'ai pas encore testé le machage de boisson, j'ai trop soif ;-) mais te dirai...
@+
Philippe

Commentaire de Papy posté le 11-07-2013 à 15:40:15

J'ai pu gagné car tu n'étais pas là... ;-)

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