Élysée. Ces étonnants sondages qui embarrassent Sarkozy

  • Nicolas Sarkozy est indirectement visé par ces plaintes.
    Nicolas Sarkozy est indirectement visé par ces plaintes. Photo AFP
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Ch.R.P.

L'association anticorruption Anticor a déposé une plainte pour «favoritisme» et «détournement de fonds publics» visant indirectement Nicolas Sarkozy et les sociétés de sondages sous contrat avec l'Élysée de 2007 à 2012.

Anticor revient à la charge. Une nouvelle plainte pour «détournement de fonds publics» et «favoritisme» vient d'être déposée par cette association anticorruption pour relancer une procédure gelée en 2010. À cette époque, l'enquête avait été bloquée par la cour d'appel de Paris en raison du régime d'inviolabilité du chef de l'État.

Aujourd'hui, comme en 2010, Anticor vise la convention pour des sondages et du conseil, conclue en 2007 entre l'Élysée, représentée par Emmanuelle Mignon, alors directrice de cabinet, et la société de conseil Publifact de l'ancien journaliste d'extrême droite, Patrick Buisson, pour un montant évalué à 3 millions d'euros. Sauf que l'association a décidé d'élargir le champ des infractions visées, en particulier au détournement de fonds publics et s'appuie sur les documents recueillis par le militant écologiste Raymond Avrillier, pour viser d'autres contrats.

9,4 M€ pour évaluer DSK ou sa liaison avec Carla Bruni

Début 2012, M. Avrillier avait obtenu par procédure administrative une série de documents qui a permis à Anticor d'établir à un total de 9,4 millions d'euros la facture des centaines d'enquêtes commandées sous Nicolas Sarkozy. Notamment sur sa liaison avec Carla Bruni, sa capacité à représenter la France, sur les performances de DSK en plateau TV, sur les candidats probables du PS ou encore les faits et gestes de Ségolène Royal.

Outre la convention conclue en 2007, l'association cible ainsi deux conventions signées le 30 avril 2009 entre l'Élysée et la société Publi-Opinion de Georges Buisson, fils de Patrick. Elle vise aussi le cabinet-conseil Giacometti-Peron dont l'un des dirigeants, Pierre Giacometti fut conseiller de Nicolas Sarlozy.

Concernant l'infraction de favoritisme, Anticor estime que la justice doit s'intéresser à la responsabilité éventuelle de Jean-Michel Goudard. Ce publicitaire que l'association qualifie de «conseiller occulte» du président aurait disposé d'une délégation de signature pour conclure des conventions.

«En ce qui concerne les dépenses étrangères à l'action présidentielle, les prestations n'ont été réalisées que dans l'intérêt personnel et partisan du président de la République» affirme Anticor dans sa plainte déposée mardi.

Selon l'avocat de l'association, Me Jérôme Karsenti, Nicolas Sarkozy pourrait être ratrappé par cette affaire. Si la justice établissait que «les sondages commandés répondaient à une initiative partisane ou personnelle, ces actes seraient détachables de la focntion présentielle».


En conférence aujourd'hui à New York

Logiquement, un ancien chef de l'État qui revient sur le devant de la scène, six mois après sa défaite à la présidentielle, ça attise la curiosité. Surtout quand il s'appelle Nicolas Sarkozy et que tous les pronostics le donnent de retour en politique plus tôt qu'attendu.

Sauf que cette première apparition publique se fera dans la plus grande discrétion, aujourd'hui à New York, à l'occasion d'une conférence privée organisée par BTG Pactual, une banque brésilienne. Pas de presse autorisée et pas plus de commentaires de la part de l'entourage de l'ancien Président ou des organisateurs.

Quant au salaire éventuel qui pourrait lui être versé, ce ne sont que spéculations qui s'appuient sur les émoluments touchés par ses homologues : 200 000 $ pour une prise de parole de Bill Clinton, 250 000 £ pour un discours de 90 minutes de Tony Blair. Sarkozy n'est pas encore coté, mais il est sur les rangs.