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Le drone qui lutte contre la fraude fiscale

Mesi peut voler jusqu'à 2.000 mètres.

Mesi, le nouvel outil du fisc argentin, survole les terrains censés être vierges pour traquer les constructions illégales. Il a déjà permis à Buenos Aires de recouvrer 2 millions de dollars.

Les riches propriétaires le redoutent. Il ne fait pourtant qu'un mètre et demi de long et pèse seulement 650 grammes. Lui, c'est Mesi, le drone utilisé par l'administration fiscale argentine pour traquer la fraude. Il survole les terrains répertoriés dans les registres cadastraux comme non bâtis pour vérifier si c'est effectivement le cas. L'administration cible les grands quartiers privés hautement sécurisés qui fleurissent autour de Buenos Aires, souvent sans aucune autorisation.

Un matin où l'appareil a survolé un vaste quartier situé à l'ouest de la capitale, il a rencensé 52.000 mètres carrés construits en toute illégalité sur les 60.000 scrutés! De quoi remplir les caisses de l'État à coup de redressements fiscaux. Depuis que l'administration a commencé à utiliser Mesi, en février, elle a recensé 120.000 fraudeurs pour un montant total de 2 millions de dollars (1,58 million d'euros), sans compter les amendes salées encourues par les propriétaires peu scrupuleux.

Autre cible du fisc argentin: les propriétaires de terrains agricoles, notamment les producteurs de soja. Le pays, premier exportateur mondial, taxe lourdement les exportations de soja. Pour parer à la fraude, Mesi mesure les champs avant et après la récolte, ce qui permet de calculer approximativement l'impôt payé par le propriétaire.

« Il pourrait lire les titres du journal en volant à 800m d'altitude. »

Miguel Angel Tous, opérateur du drone

Et impossible de dissimuler quoi que ce soit à Mesi: le drone peut opérer jusqu'à 2.000 mètres au-dessus de la zone ciblée, avec une précision redoutable. «Il pourrait lire les titres du journal tout en volant à 800 mètres d'altitude, affirme Miguel Angel Tous, opérateur de l'engin. Le drone peut repérer un centimètre carré de maison non déclaré» rien qu'en survolant un quartier. Pas d'inquiétude du côté des défenseurs des animaux, Mesi esquive les oiseaux. En outre, son GPS -que Miguel Angel Tous dit «très fiable»- permet de préprogrammer son itinéraire pour éviter de mobiliser trop d'employés. Seul risque: des représailles de la part de propriétaires mécontents. Mais pour l'instant, le drone «n'a jamais été attaqué».

Basé sur des technologies suisses, Mesi a été conçu par la Commission nationale des activités spatiales (CONAE). Construit en matériaux composites, sa production coûte tout de même 40.000 dollars (31.800 euros). Une somme cependant vite amortie grâce aux rentrées fiscales supplémentaires que Mesi permet.

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