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Police-Justice

Il usurpait les photos d'un play-boy sur le web pour abuser de femmes

L'homme de 68 ans se faisait passer pour un play-boy d'une trentaine d'années (photo d'illustration).

L'homme de 68 ans se faisait passer pour un play-boy d'une trentaine d'années (photo d'illustration). - Hoang Dinh Nam - AFP

Un homme de 68 ans a été mis en examen pour "viols par surprise". Il avait usurpé l'identité d'un jeune homme sur des sites de rencontres, et amené des femmes à son domicile en leur bandant les yeux, révèle Le Parisien.

Le stratagème était bien rôdé. Michel (*), la soixantaine dégarnie et bien entamée, a réussi durant plusieurs années à tromper de nombreuses femmes sur son physique ordinaire, raconte Le Parisien lundi. Sur plusieurs sites de rencontres, il avait utilisé les photos d'un mannequin d'une trentaine d'années pour séduire des jeunes femmes. Arrivées à son domicile, elles se voyaient immédiatement bander les yeux, avant de passer à l'acte sexuel. Démasqué par l'une d'elles, l'homme de 68 ans a été mis en examen pour "viols par surprise" par le parquet de Nice.

"Sentiment de dégoût total"

Retour sur les faits. Le 16 mars dernier, une femme de 40 ans dépose plainte au commissariat de Nice. Elle explique avoir été approchée par un certain "Anthony Laroche" sur le site de rencontres gratuit Zoosk. Le célibataire, beau châtain aux yeux bleus d'après ses photos, se montre vite entreprenant, et rendez-vous est pris chez lui, relate Le Parisien.

Ce jour de février, elle entre dans son appartement, plongé dans l'obscurité, et noue un bandeau sur ses yeux avant de rejoindre son amant. "Il m'a expliqué qu'il voulait faire un jeu comme dans Cinquante nuances de Grey pour avoir plus de ressenti", explique-t-elle aux enquêteurs. Après les ébats, elle appuie sur l'interrupteur. La lumière crue met à nu le subterfuge. Traumatisée, la femme prend la fuite. "J'ai eu un sentiment de dégoût total."

Des centaines de conquêtes féminines

Les policiers notent alors que deux plaintes similaires contre Michel ont été classées sans suite en 2009 et 2013. Une troisième, déposée en 2014, a donné lieu à une enquête, toujours en cours à ce moment-là. "Après recoupements, il est établi qu'il était en contact avec 342 femmes dans toute la France, et possédait des photos intimes de 200 femmes différentes", confie une source proche du dossier au Parisien. Les enquêteurs veulent désormais savoir si d'autres victimes se trouvent parmi elles.

En garde à vue, l'homme n'a pas reconnu la gravité des faits. "Quand elle est venue dans la chambre nue, elle était consentante, et à ce moment-là, elle se moquait bien de la tête que j'avais", se défend-t-il. La justice n'a pas été convaincue: il a été mis en examen pour "viols par surprise", et à ce jour, trois femmes se sont constituées parties civiles. L'une d'elles, interrogée par Le Parisien, a croisé sa route il y a près d'un an. Suivie depuis par un psychothérapeute, elle reste encore très fragilisée par ce qu'elle a subi.

(*) Prénom modifié

A. G.